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Pour un principe matérialiste fort

Compléments du livre
"Pour un principe matérialiste fort"

 

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Les grands concepts de la philosophie des connaissances.

Les questions de terminologie sont toujours difficiles car elles sont sources de malentendus. Voici, très simplifiés, les quelques concepts qui sont utiles à la compréhension de notre texte. Nous avons retenu des définitions aussi proches que possible de celles données par le sens commun.

Déterminisme :s’emploie pour dire que le monde n’est pas aléatoire mais obéit à des lois. Cela ne signifie pas que ces lois soient celles du réel (voir ce mot). Ce sont celles que croit observer celui qui étudie la nature. Les lois seront dites scientifiques, si elles sont élaborées au terme d’une recherche conforme à la méthode expérimentale (voir ce mot) respectant les protocoles aujourd’hui admis pour donner valeur universelle au corpus des connaissances scientifiques. Mais beaucoup de gens croiront voir des lois là où il n’y en a pas, simplement parce qu’ils auront refusé de se soumettre à ces protocoles ou bien parce qu’ils les auront détournés. Ainsi un astrologue qui, constatant que deux personnes nées sous le même signe ont un accident commun, affirmerait que c’est parce que l’astre en cause a réellement influencé leur destin.

Le matérialisme scientifique admet généralement que le monde est déterminé et non aléatoire, au moins au niveau macroscopique. Ceci signifie qu’à ce niveau, il n’existe pas d’effets sans causes. Autrement dit, le concept de hasard n’a pas de sens. L’objectif de la science consiste presque exclusivement à rechercher les causes. Mais la science est généralement incapable d’identifier le détail de l’enchaînement des causes et des effets. Elle ne peut donc prédire les phénomènes qu’en faisant appel à la loi des grands nombres. L’incertitude inhérente à ce type de prévision fait que les prédictions sont généralement inexactes sauf à grande échelle. Les phénomènes dans leur détail individuel sont en effet très éloignés des modèles probabilistes à partir desquels on essaye de les interpréter.

Cela admis, la science progresse sans cesse dans la recherche des lois, en descendant toujours plus profond dans le détail des phénomènes. L’ignorance génère la croyance en l’aléatoire ou hasard. Une recherche expérimentale plus poussée peut faire apparaître les lois qui déterminent la survenance de phénomènes apparemment aléatoires. Par exemple, il serait possible de prédire avec précision le numéro gagnant d’une loterie si l’on connaissait toutes les forces mécaniques déterminant l’arrêt de la roue.

Cependant, rien ne permet de supposer que l’univers soit partout ou toujours déterministe, notamment à l’échelle quantique. Il s’agit d’une grande discussion des sciences contemporaines. Existe-t-il des phénomènes intrinsèquement aléatoires et que révèlerait cet aléatoire, s’il était véritablement confirmé ? L’incertitude constatée dans les observations des états du monde quantique peut faire penser que ce dernier est intrinsèquement aléatoire, puisque certains micro-phénomènes ne semblent pas tenir compte du temps et de l’espace qui sont des constructions du monde macroscopique. Mais la question reste discutée. En tous cas, dès qu’un micro-état quantique interfère avec une particule du monde macroscopique, il perd son caractère indéterminé et se comporte d’une façon statistiquement prévisible.


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