Les
accords de Munich voient en 1938 l'anglais Neville Chamberlain et le français
Edouard Daladier céder devant Adolf Hitler. Winston Churchill aura
cette phrase terrible : “Vous aviez le choix entre le déshonneur
et la guerre, vous avez choisi le déshonneur, vous aurez la guerre.”
Loïc Lorent, dans cet essai très polémique, se penche
en historien sur les origines de cette reculade et analyse ce qui aujourd'hui
persiste de ‘l'esprit de Munich’, et à quelles erreurs
ou lâchetés il peut nous mener.
Présentation par l'éditeur :
“Il y a non seulement un Munich avant Munich mais
un Munich après Munich. Munich symbolise une idéologie qui
ne se limite pas aux années 1930 mais est au contraire encore active
aujourd'hui.”
Vous aurez la guerre est un
essai polémique sur l'histoire contemporaine de l'Europe dont un
des tournants majeurs fut les accords de Munich en 1938 où l'auteur
étudie le pacifisme et ses dérives, l' actuel concept de
'droit d'ingérence', et où analysant la passivité
des états européens face à la guerre en Bosnie ou
aux massacres au Rwanda, il s'interroge sur la ‘guerre juste’.
Dans cet essai aux accents passionnés, désespérés
parfois, Loïc Lorent retrace la généalogie de la lâcheté
qui conduit à accepter l'horreur du monde sous le couvert des nobles
idéaux du pacifisme et du rejet absolu de toute forme d'engagement
militaire.
Présentation par l'auteur :
Comment expliquer que l'opinion publique européenne,
et notamment française, se soit convertie à la religion
de la paix ? Le pacifisme des années d'entre-deux-guerres se distingue
par sa violence, son caractère jusqu'au-boutiste. “Plutôt
la servitude que la guerre”, assènent certains pour qui,
après les massacres de la Somme et de Verdun, il n'est plus question
de se battre. Sous l'égide d'un illusoire droit international,
les démocraties européennes cèdent face aux coups
de butoir des états totalitaires. Des hommes politiques, des écrivains,
des journalistes, en un mot l'intelligentsia, mais aussi l'opinion publique,
acceptent les reculades diplomatiques. “Tout sauf la guerre”.
La Tchécoslovaquie est, en 1938, abandonnée au nom de la
perpétuation d'une paix factice mais à laquelle on veut
aveuglément s'accrocher, quitte à discuter avec le diable.
À l'heure du village-planétaire peuplé
de “citoyens du monde”, nous continuons à verser des
tributs. Nous discutons avec le président iranien, nous nous réconcilions
avec le colonel Kadhafi. Ce n'est pas grave, nous dit-on. Ce n'est pas
grave parce que nous sommes condamnés à nous entendre. En
douter, c'est être belliciste, réactionnaire, inhumain. De
Munich à Srebrenica, une même logique est à l'œuvre,
celle de l'accommodement. Et l'accommodement, ça finit bien souvent
par des fosses communes. L'Occident contemporain est fier de son pacifisme,
de ses droits de l'homme. Il s'en gargarise et y voit un signe supérieur
de civilisation.
Amis Croates, Bosniaques, Rwandais, soldats de l'Alliance
du Nord, commandant Massoud, sachez que nous n'avons rien fait parce que
nous sommes civilisés et parce que la guerre n'est jamais la bonne
solution. Je ne doute pas que cette révélation apaise votre
douleur.
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