Albert Palma : Le Peuple de la main Presse |
Nouvelles Clés Automne 2007 |
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Nouvelles clés automne 2007
Le journal de la rencontre de mon ami Albert Palma avec
le poète, romancier, dramaturge et psychanalyste Henry Bauchau
vient de paraître. Quand ils font connaissance en 2001, Palma a
54 ans, Bauchau 88, et le plus jeune voue une admiration sans bornes à
son aîné, qu'il lit depuis peu. C'est l'une des caractéristiques
de Bauchau, que les critiques rattachent déjà aux classiques
: sa carrière littéraire a commencé tard - elle se
poursuit alors qu'il est entré dans sa 95` année. Pour Palma,
anthropologue et maître d'art martial devenu calligraphe et peintre,
le choc a été immédiat. Rarissimes sont les intellectuels
qui savent dire que l'humain pense avec son corps et que, sans un axe
vertical, celui-ci se débine, transformant l'humanité en
Peuple du désastre. Bauchau., même il fut jadis lancier de
la reine Astrid, n'a jamais pratiqué d'art martial. Ce qui le frappe
aussitôt, dans la lettre que Palma lui adresse, c'est la maîtrise
du geste que révèle l'écriture de l'inconnu qui lui
écrit. Car Palma rédige à la main, et à la
plume, d'une façon qui n'existe plus. Bauchau est d'autant plus
impressionné que le discours |
Technikart Octobre 2007 |
« Celui qui n’est pas occupé
à naître est occupé à mourir »,
chante Bob Dylan sur « It’s Allright Ma, I’m Only
Bleeding ». Albert Palma a sou-vent flirté avec la mort
mais il n’a eu de cesse de renaître à lui-même.
Lorsqu’au mitan des 70’s, s’égayant alors parmi
la bohème parisienne (défonce en compagnie de Pierre Clémenti,
ce genre), il se propose de cracher du feu pour le tournage d’un
film et que, par un retour de flamme imprévu, il se crame les poumons,
les médecins ne donnent pas cher de sa peau. NOUVEAUX KATAS Palma enseigne le shintaïdo à
Paris depuis quinze ans, créant de nouveaux katas par-fois inspirés
de ses lectures de Bachelard ou Bergson. Bref, cet autodidacte devenu
anthropologue, poète, calligraphe et peintre est aux avant-postes
de notre époque: travail à une hybridation inédite
du logos européen et du tao asiatique. Guidé par une certitude
première: c’est le corps - et non l’esprit -
qui est au fondement de la connaissance. Par la conquête du geste
juste et des sens éveillés, le passage « du corps
grossier au corps subtil » assure celui de « la
pensée obscure à la pensée clairvoyante ». CANCER VAINCU C’est ce que nous raconte « le
Peuple de la main », composé d’extraits du « Journal »
de Palma, du printemps 2001 (première lettre à Bauchau)
à l’hiver 2006 (rémission miraculeuse d’un cancer).
Entre vie quotidienne, magnifiques entretiens avec Bauchau, pédagogie
du tao, et quelques aller-retours à l’hôpital, Palma
multiplie les méditations lumineuses. Sur le « don des
larmes », que Saint-Louis se désolait de ne pas avoir
et qui lave le regard: « On donne aux larmes ce qu’on
a soustrait au temps d’aimer. » Sur l’enfance où
« la vie n’était pas mystère mais prodige ».
Sur Artaud, Nietzsche ou Maître Eckhart. PHILIPPE NASSIF |
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Technikart décembre 2007 / janvier 2008 |
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