Annexe I. La vision de l’avenir proposée
par James Lovelock
Avant de s’interroger sur la nature des systèmes
anthropotechniques, il convient de poser le décor du véritable
drame que, selon la science actuelle, ces systèmes comme tous les
êtres vivants complexes en relation avec eux vivent en ce moment
: une destruction apparemment irréversible des équilibres
naturels ayant permis pendant 4 milliards d’années le développement
de la vie sur une planète jusqu’alors soumise aux seules
forces géophysiques. La vie ne disparaîtra sans doute pas,
les systèmes anthropotechniques non plus, mais des réajustements
profonds sur des bases profondément différentes s’imposeront
d’eux-mêmes. Le décor de ce drame a été
magistralement posé par James Lovelock. C’est à ce
précurseur et visionnaire que nous nous devons de donner d’abord
la parole.
Voir en James Lovelock un illuminé inconséquent
est parfois de bon ton. Même si nous ne retenons pas toutes ses
hypothèses, nous estimons qu’aucun autre scientifique « environnementaliste »
que lui ne mérite d’être cité en prologue d’un
essai comme le nôtre. Il est l'auteur de plus de 200 articles scientifiques
et le père de l'hypothèse Gaïa, devenue après
de nombreuses vérifications expérimentales la théorie
Gaïa. Il a consacré trois livres à ce sujet, le dernier,
The Vanishing Face of Gaïa. A Final Warning(1)
actualisant la théorie au vu des derniers travaux scientifiques.
Nous pensons pouvoir affirmer que cet ouvrage est la plus importante contribution
parue à ce jour dans un domaine jusqu'ici en proie aux polémiques
et aux conflits d'intérêt. Il offre une nouvelle compréhension
scientifique et philosophique de la Terre et de son avenir. Cet avenir
sera aussi celui de tout ce que notre planète porte avec elle,
espèce humaine comprise.
James Lovelock aura sûrement beaucoup d'émules
et de prolongements, comme il le mérite. Il aura aussi des contradicteurs,
représentant principalement ceux qui ne veulent rien entendre et
continuer comme avant à mener leurs affaires. Mais son dernier
livre et l'œuvre dont il est le couronnement devraient rester dans
l'histoire de l'intelligence, si celle-ci dispose encore, elle aussi,
d'un certain avenir, comme la première ébauche d'un modèle
global permettant de comprendre la considérable complexité
des changements imposés à l'évolution biologique
et physique de la Terre par l'apparition de ce que nous appelons ici les
systèmes anthropotechniques
La théorie Gaïa
James Lovelock explique avec beaucoup de modestie comment
et pourquoi ses premières hypothèses, qu'il avait regroupées
sous le nom de Gaïa, avaient provoqué le scepticisme du monde
scientifique, voici plus de trente ans. Le nom de Gaïa, déesse
mère, lui avait été suggéré par un
certain Bill Golding, pour désigner ce qu'il avait évoqué
dans ses premiers articles par le terme moins spectaculaire de « Earth
System Hypothesis ». Baptiser ces hypothèses d'un nom
de déesse, censée représenter la Terre nourricière,
leur avait valu une indéniable notoriété mais beaucoup
d'incompréhension.
Il a fallu attendre une déclaration dite d'Amsterdam
en 2001, signée par un millier de scientifiques appartenant à
l'Union Géophysique Européenne, pour que le concept de Gaïa
soit développé de la façon suivante : « Le
système de la Terre se comporte comme un système unique
intégré auto-régulé comportant des constituants
physiques, chimiques, biologiques et humains ». Cette définition
n'avait pas suffit à satisfaire Lovelock. Il a expliqué
dans ses derniers écrits concernant Gaïa que le terme d'auto-régulé
n'a pas de sens s'il n'est pas précisé par la prise en considération
de l’interaction avec les facteurs produisant cette régulation.
Concernant Gaïa, on peut considérer que le système
global Terre, bien qu’apparemment isolé sur son orbite, est
hétéro-organisé ou hétéro-régulé,
car il est soumis à de nombreuses influences extérieures,
celle du soleil et de la gravitation, entre autres.
Pour Lovelock, l’état global d’équilibre
qui semblait caractériser le système Gaïa jusqu’à
ce dernier siècle était le résultat d’une interaction
entre facteurs géophysiques et biologiques dont aucun n’était
devenu prédominant sur les autres. De ce fait, cet état
global d’équilibre pouvait s’imposer comme contrainte
d'ensemble aux variations des facteurs, tant du moins que ces variations
se faisaient dans des limites compatibles avec l'équilibre de l'ensemble.
Il résulte de cet état d’équilibre, très
fragile comme on le conçoit, ce que Lovelock nomme à propos
du système Gaïa, l'habitabilité.
Le système Gaïa s'est développé
à partir de l'action combinée et interagissante de trois
catégories de changements : changements physiques (géologiques,
océaniques, atmosphériques) ; changements biologiques
(apparition des premières cellules vivantes, bactéries et
algues, puis des végétaux et animaux supérieurs)
; changements anthropologiques ou mieux, selon notre vocabulaire, anthropotechniques.
L'habitabilité en résultant découle du fait que ces
différents facteurs, évoluant selon leurs propres rythmes
mais aussi influençant le développement des autres, ont
fait apparaître un monde terrestre que peuvent non seulement habiter
les organismes vivants mais qui est sous la dépendance croisée
des « niches » que produisent en s'y développant les
différentes espèces d'organismes(2).
Le système a pu évoluer de façon
régulée pendant près de 4 milliards d'années,
y compris en fournissant des havres habitables par les premiers humains
- ceci jusqu'au moment où la prolifération de ceux-ci
et de leurs moyens de destruction massive (le feu, les outils, les technologies
modernes) ont empêché les autres facteurs de continuer à
jouer un rôle régulateur. Mais on sait que bien avant l’apparition
de l’homme, de grands débordements géophysiques puis
la chute d’un astéroïde massif, à la transition
crétacé-tertiaire, ont failli compromettre l’habitabilité
du milieu terrestre, au moins pour les espèces multicellulaires.
A une toute autre échelle, le fonctionnement corégulé
des différents constituants d'une ruche contribuent à son
habitabilité non seulement par les abeilles mais par tous les micro-organismes
qui y vivent. Pour le regard du biologiste évolutionnaire, cette
habitabilité peut être présentée comme un état
temporaire et fragile intéressant non seulement la ruche, mais
l'espèce « abeille » et plus généralement
l'écosystème local où elle se développe, lequel
inclut les apiculteurs et les agriculteurs, comme nul n'en ignore. Cet
état se maintient jusqu'à ce qu'un pesticide que la ruche
ne peut pas éliminer soit déversé dans son environnement.
L'erreur généralement induite par le concept
de Gaïa est qu'il pouvait laisser penser à un système
capable de survivre à n'importe quelles agressions, en puisant
en lui-même des forces réparatrices. En ce cas, et concernant
les pollutions et autres nuisances que l'humanité impose à
la Terre, il aurait été inutile de s'inquiéter. Gaïa
y pourvoirait. Les premiers écologistes pouvaient donc se méfier
d’un symbole qui, par des interprétations quasi théologiques,
aurait été démobilisateur au regard de leurs efforts
pour limiter la destruction des écosystèmes. James Lovelock
lui-même, à l'origine de sa thèse, n'avait pas assez
mis en garde sur la rapidité de certains actions déstabilisatrices
et le caractère chaotique, c'est-à-dire en fait imprévisible
et pouvant être catastrophique, de certaines évolutions.
Autrement dit, il s'était, pensons-nous, illusionné sur
les propriétés auto-réparatrices et stabilisatrices
du système Gaïa. Mais à sa décharge, seules
les observations scientifiques croisées très récentes
de la Terre considérée comme un milieu global ont fait apparaître
que certains phénomènes, jusque-là jugés comme
se produisant à un rythme relativement lent, pouvaient brutalement
engendrer des changements brutaux et destructeurs.
Critique des sciences appliquées à la Terre
Il n’est pas inutile à ce stade de s'interroger
sur les défaillances des scientifiques dans l'analyse d'un phénomène
dont on découvre maintenant, mais trop tard, l'ampleur. Pourquoi
les sciences en général et celles de la Terre en particulier
se sont-elles longtemps montrées si aveugles ? Pourquoi les scientifiques
n'ont-ils pas écouté Lovelock et ses rares disciples ? Pourquoi
aujourd'hui le supposé très compétent IPCC (International
Panel on Climate Change) présente-t-il encore des projections linéaires
relativement optimistes que démentent, selon Lovelock et de nombreux
autres climatologues avertis, les avertissements de tous ceux qui se livrent
à la tâche ingrate des observations de terrain, aux pôles
et dans les océans notamment?
On peut trouver à cette cécité des
explications générales, bien exposées par les théoriciens
du Collapse, tels Jared Diamond, auteur d’un ouvrage de référence
du même nom(3)
: incapacité à anticiper le problème (absence d'antécédent,
antécédent trop lointain pour la mémoire humaine,
fausse analogie historique) ; incapacité à percevoir le
problème (manifestations imperceptibles, décideurs mal informés,
tendance de long terme cachée par de petites variations) ; incapacité
à essayer de résoudre le problème (attitude rationnelle
de défense d'intérêts privés en conflit avec
l'intérêt général, appelé « tragédie
des ressources communes ») ; incapacité réelle à
résoudre le problème. Nous sommes maintenant dans ce cas
concernant le déséquilibre de Gaïa avec l’ajout
d’un désarroi devant le caractère systémique
du problème et les effets imprévisibles des interventions
humaines.
Mais James Lovelock dénonce des faiblesses plus
spécifiques à la science actuelle, lorsqu'elle porte sur
la climatologie et sur ce qu’il appelle la géophysiologie,
version appliquée à la Terre de la physiologie intégrative
développée par notre regretté ami le biologiste et
mathématicien Gilbert Chauvet(4).
Les unes remontent aux fondement même de la cognition : notre cerveau
n'a pas été construit par l'évolution pour enregistrer
des changements lents, portant sur des objets de vastes dimensions et
peu observables, comme l'atmosphère et les océans. D'autres
mettent en cause la croyance un peu religieuse en la vertu des grands
modèles théoriques faisant appel à beaucoup de mathématiques
et d'informatique - relativement faciles à établir
mais plus difficiles à modifier - alors que, comme rappelé
ci-dessus, les observations de terrain sont coûteuses et demandent
beaucoup d'énergie physique.
James Lovelock évoque aussi ce qui est un thème
récurrent des critiques portées contre la science. Il s'agit
de l'enfermement disciplinaire. Une théorie comme Gaïa suppose
que les hypothèses portant sur l'évolution de la Terre résultent
d'une coopération active entre disciplines dont les thèmes
principaux demeurent encore très éloignés : il s'agit
des sciences physiques de la Terre auxquelles on peut ajouter la météorologie
et l'océanologie, des sciences de la vie appliquées à
l'histoire et à la description du milieu terrestre et finalement
des sciences des systèmes anthropotechniques. Non seulement les
domaines restent encore étrangers les uns aux autres, mais les
paradigmes, les méthodes, les concepts concernant l'évolution
des systèmes et la façon de la modéliser sont également
différents. Bien entendu enfin, les méthodes observationnelles
et les instruments sont rarement communs.
James Lovelock montre très bien les incompréhensions
et donc les erreurs de pronostic résultant notamment des divergences
entre deux écoles de pensée radicalement différentes,
la géophysique et la biologie. Pour la géophysique, l'évolution
du climat terrestre, entre autres phénomènes préoccupants,
relève de causes matérielles telles que des éruptions
avec dégazage d'aérosols, impacts d'astéroïdes,
dérives continentales ou modifications des interactions entre la
Terre et le système solaire. Pour la biologie, elle relève
au contraire de la production par les organismes vivants de différents
sous-produits de leur activité, oxygène, CO2 et SH2 notamment,
sans mentionner d'autres déchets ayant des conséquences
importantes non seulement sur le climat mais sur d'autres grands équilibres
vitaux. Pendant longtemps, les causes géophysiques furent les seules
prises en compte pour évoquer les modifications du climat et les
conséquences associées. Ce fut bien plus tard que les biologistes,
non sans difficultés, purent faire valoir leurs arguments, montrant
notamment comment la production d'oxygène puis de gaz à
effets de serre ou toxiques par les organismes vivants insérés
dans les premiers sols avait contribué à modifier les climats.
Il s’agit de l’hypothèse de l'endosymbiont (ce terme
désigne n'importe quel organisme vivant dans les cellules du corps
- en l'espèce des roches colonisées par des protobactéries)
présentée par Lynn Margulis. Celle-ci se rapprocha très
vite de James Lovelock dans la promotion de l'hypothèse Gaïa.
Dans un autre ordre d’idées, comme le remarque
Lovelock, on peut regretter la rigidité des néo-darwiniens,
bien illustrée par l'objection de Richard Dawkins, auteur célèbre
de l’hypothèse du « gène égoïste
» selon laquelle les espèces vivantes s'adaptent aux changements
du milieu et ne peuvent donc s’y comporter en facteurs d'évolution
globale. Dawkins avait ridiculisé l'hypothèse Gaïa
à son apparition. Les gènes « égoïstes »
se battent pour survivre dans un milieu donné. Si les phénotypes
modifient ce milieu, cette aptitude à modifier ne peut se transmettre
par la voie héréditaire. Les gènes subissent donc
passivement le sort des phénotypes qui sont leurs véhicules.
Mais le néo-darwinisme a été obligé d'admettre
récemment le concept de sélection de groupe, selon lequel
les groupes d'animaux (ou phénotypes) constituent des super-organismes
capables d'évoluer par mutation/sélection comme des individus,
de construire des niches et d'en faire de nouveaux milieux au sein desquels
se poursuit, ou ne se poursuit pas, la sélection des génotypes(5).
On pourrait à cet égard justifier le concept de néo-lamarckisme,
selon lequel certaines modifications acquises par les individus retentiraient
sur le potentiel héréditaire des lignées.
Aujourd’hui, les tenants de chacune de ces deux
disciplines, géophysique et biologie, ont enfin admis que les facteurs
évoqués par l'une et l'autre pouvaient entrer en jeu simultanément,
en provoquant des effets croisés difficiles à analyser et
plus encore à prévoir. La théorie Gaïa a convaincu
beaucoup d'entre eux que c'était le système global Terre,
c'est-à-dire l'association de la vie et de son environnement physique,
qui jouait le rôle de régulateur, notamment concernant l'adaptabilité
dans certaines marges des espèces vivantes. Cette hypothèse
ne fut vérifiée qu'en 2008, par l'analyse de prélèvement
de carottes glaciaires montrant l'autorégulation de la quantité
de CO2 et des températures pendant des centaines de milliers d'années
(Zeebe-Caldera). Sans attendre, Lovelock avait établi en 1981 un
modèle informatique dit du Daisyworld illustrant cette hypothèse
de l'autorégulation par l'action conjuguée des facteurs
géophysiques et des facteurs biologiques.
En dehors des questions génétiques, une
des causes de la difficulté à rapprocher les modèles
d'évolution respectifs, spécifiques de la géophysique
et de la biologie, tient à la mathématique. Il est difficile
de passer de modèles mathématiques prévoyant des
évolutions linéaires relativement déterministes (hors
la météorologie et l'océanologie) à des modèles
qui, comme l'imprévisibilité des interactions entre 3 corps
signalée pour la première fois par Poincaré, imposent
le recours systématique à la théorie du chaos déterministe.
Or de tels modèles chaotiques, comme on le sait, ne permettent
de prévisions à peu près fiables que pour les grands
nombres et les très longues durées. Ils ne peuvent exclure
la survenue à tout moment de phénomènes paroxystiques
pouvant être destructeurs, sur le court comme le long terme. C'est
le cas des vagues dites scélérates en océanologie.
Conclusion concernant Gaïa
L’'hypothèse dite Gaïa, depuis quelques
années seulement, deux ans au plus, s’est révélée
être une théorie scientifique au caractère fondateur,
que vérifient un nombre croissant de mesures expérimentales
indiscutables. Elle est évidemment encore discutée par les
tenants de tous les intérêts qu'elle bouscule, mais crise
climatique aidant, elle fera, pensons-nous, irrésistiblement son
chemin. Ce triomphe de l'esprit scientifique arrive tard pour Lovelock,
mais pas trop tard cependant pour qu'il ne puisse personnellement en recueillir
la reconnaissance et l'admiration des esprits éclairés.
Malheureusement, la reconnaissance scientifique de la
valeur de la théorie Gaïa risque d’arriver trop tard
pour l'humanité. Celle-ci ne paraît plus capable de modifier
les comportements qui depuis au moins deux siècles ont détruit
les équilibres naturels millénaires. Elle ne pourra donc
plus empêcher la survenue des conséquences catastrophiques
de ces destructions, le point de non-retour (ou tipping point) semblant
désormais non seulement atteint mais dépassé. Ce
n'est pas le seul Lovelock qui l'affirme, mais un nombre croissant de
grands scientifiques, cités dans son livre. Pour notre part, nous
n'avons pas trouvé de failles dans les arguments produits, mais
seulement des points qui n'ont pas été abordés et
que nous évoquerons rapidement un peu plus loin. Si la prise en
compte de la théorie Gaïa avait eu lieu trente ans plus tôt,
peut-être ne serions-nous pas aujourd'hui confrontés à
ce point de non-retour. Mais rien n'est certain car la volonté
de continuer comme avant se serait peut-être, alors comme aujourd'hui,
imposée aux décideurs de toutes sortes.
Pour mieux faire connaître la théorie Gaïa
à nos lecteurs, théorie indispensable pour nous puisqu’elle
pose les décors ou arrière-plans d’un drame dont les
systèmes anthropotechniques sont les acteurs, il faut d’abord
la résumer rapidement, puis présenter les prévisions
les plus probables en découlant. Nous évoquerons finalement
les solutions susceptibles de ralentir les changements profonds que prédit
la théorie dans les prochaines décennies, ainsi que les
considérations géostratégiques relatives à
la mise en œuvre effective de ces solutions. Si les homo sapiens
étaient effectivement sapiens, peut-être mettraient-ils en
œuvre ces solutions. Mais la suite de notre essai consistera à
nous interroger sur leurs capacités à le faire.
1. James Lovelock The Vanishing
Face of Gaïa. A Final Warning, Allen Lane, Février 2009.
Préface de Martin Rees.
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2. Ce terme de « niche »
désigne aussi bien la termitière pour les termites que les
villages africains ou les réseaux d’autoroutes pour les humains.
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3. Jared Diamond. Effondrement.
Comment les sociétés décident-elles de leur disparition
ou de leur survie. Gallimard 2008. Ce livre est une traduction de
Collapse, How societies choose to fail or succeed. Viking 2005
présenté par nous précédemment à l’adresse
suivante http://www.automatesintelligents.com/biblionet/2006/avr/collapse.html
Nous dirions aujourd’hui que le terme de « choose »
est impropre. Les sociétés sont des systèmes anthropotechniques
dont les déterminismes sont très largement inconscients
et les décisions, a fortiori , non volontaires.
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4. Gilbert Chauvet. Voir entre autres
Comprendre l'organisation du vivant et son évolution vers la
conscience, Collection Automates Intelligents. Editions Vuibert -
2006 . Retour
5. Sur la sélection de groupe,
voir dans notre revue Automates-intelligents l’article référencé
http://www.automatesintelligents.com/echanges/2007/nov/groupselection.html
On lira également un article récent de Bob Holmes dans le
NewScientist du 7 mars 2009, p. 36, The Selfless gene, qui nuance
la théorie du gène égoïste de Richard Dawkins.
Le concept de sélection de groupe paraît aujourd'hui difficilement
applicable à de vastes écosystèmes comportant de
nombreuses espèces et moins encore à l'ensemble des espèces
constituant le biotope de Gaïa. http://www.newscientist.com/article/mg20126981.800-the-selfless-gene-rethinking-dawkinss-doctrine.html.
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